Dans son premier roman, Nadia Chonville nous entraîne dans une histoire familiale aussi envoûtante que sanglante où l’on croise sorcières et spectres féminins. Critique assassine du colonialisme et du patriarcat, Mon coeur bat vite est raconté du point de vue d’une femme dont le fils de six ans a été étranglé par son frère transgenre. « Et quand au coeur de la nuit tropicale il se lève de l’ivresse et frappe le trottoir, il marche, se perd, et noie son oeil saoul dans le fer de la lune. Mais voilà : il n’a pas assez bu pour oublier le regard de celui qu’il a tué. » Déjà perçu comme un monstre par le voisinage, le frère a ainsi agi afin de venger toutes les femmes de sa lignée des violences que leur ont fait subir les hommes et d’éviter que l’histoire se répète.
Ponctué de passages en créole, malheureusement non traduits, ce roman teinté de fantastique, où l’on s’accroche à la beauté malgré l’horreur envahissante, repose sur une langue tantôt lyrique, tantôt cruel.
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- Par Patricia CONFLON
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